▮ Eugène-François VIDOCQ
Fils de boulanger, Eugène-François Vidocq commet divers larcins au cours de son enfance. À l'âge de 16 ans, il quitte Arras après avoir volé ses parents et s'engage dans l'armée révolutionnaire, il se bat alors à Valmy et à Jemappes puis déserte. Il est alors renvoyé en 1793 et il poursuit une vie aventureuse de voleur et d'escroc entre Paris et le nord de la France.
Le 27 décembre 1796, il est condamné par le tribunal criminel de Douai à huit ans de travaux forcés pour « faux en écritures publiques et authentiques ».
À Bicêtre, où il sera initié à la savate par Jean Goupil, il est incorporé dans la chaîne de Brest, ou un groupe de forçats est destiné au bagne de ce port. Vidocq en profite pour tenter une première évasion en forêt de Compiègne. Ce premier échec ne le décourage pas et il essaie à nouveau de fausser compagnie à ses gardiens, mais il se foule les deux pieds en tentant de sauter le mur d'une enceinte.
Trois semaines plus tard, il entre au bagne sous le registre : 22 ans, taille de 5 pieds, 2 pouces, 6 lignes. Huit jours après son arrivée, il réussit à se procurer des vêtements de matelot qu'il dissimule à l'arsenal où il travaille.
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Ayant réussi à se changer, Vidocq quitte Brest sans être inquiété.
De nouveau arrêté en 1799, il est cette fois envoyé au bagne de Toulon, d'où il s'évade encore une fois, le 6 mars 1800. Il acquiert de cette façon auprès des gens du milieu un respect et une notoriété sans égal.
La Sûreté en 1809 lui propose d'être indicateur de la police de Paris. Et c'est en 1811 que le Préfet le place à la tête de la Brigade de Sûreté « un service de police dont les membres sont d'anciens condamnés et dont le rôle est de s'infiltrer dans le « milieu »".
Excellent physionomiste, il repère, même grimée, toute personne qu'il a préalablement dévisagée et il excelle lui-même dans l'art du déguisement.
Plusieurs personnes arrêtées par Vidocq l'accusent d'avoir monté les coups pour ensuite arrêter ceux qui y ont participé et, de cette manière, prouver son efficacité dans la lutte contre le crime. La justice ne retint pas ces allégations et c'est alors que Vidocq est démis de ses fonctions.
C'est ainsi qu'en 1827, après avoir démissionné de ses fonctions de chef de la Sûreté qu'il s'installe à Saint-Mandé et crée une petite usine de papier. Il invente d'ailleurs le papier infalsifiable.
En 1828, il publie des Mémoires qui connaissent un grand succès, et qui inspirent notamment à Honoré de Balzac son personnage de Vautrin.
Ruiné par son affaire d'usine de papier, il occupe à nouveau durant sept mois le poste de chef de la Sûreté en 1832. Par la suite, il quitte définitivement le service public et fonde en 1833, 12, rue Cloche Perce à Paris, le « Bureau des Renseignements Universels pour le Commerce et l'Industrie ». Cette première agence de détectives privés fournit aux commerçants, moyennant finance, des services de renseignement et de surveillance économique, ainsi que des informations sur les conjoints volages.
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▮ De Vidocq à nos jours
Âgé de 81 ans, Eugène-François Vidocq meurt à Paris des suites du choléra, le 11 mai 1857, au 82 rue Amelot (anciennement 2 rue Saint-Pierre-Popincourt).
Son lieu de sépulture est aujourd'hui inconnu.
Une rumeur le disait enterré avec son épouse à Saint-Mandé, toutefois les services municipaux de la ville ont réfuté cette information.
Nous savons toutefois que la cérémonie funèbre fut célébrée à l'église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement à Paris dans le troisième arrondissement.
Signalons, pour la petite histoire, que le poète Alfred de Vigny aurait été client de l’agence VIDOCQ chargée de suivre sa maitresse (Marie d’Orval) dont il était très amoureux.
La France est le berceau de cette profession avec la création le 21 juin 2006, du premier diplôme d’État d'Enquêtes Privées.
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En France, le métier de détective dispose d'un authentique statut le classant dans les professions libérales et l'assimilant à une profession de sécurité.
Cette activité est placée sous le contrôle des autorités administratives, avec délivrance d'un agrément de l'Etat.
Cette profession est soumise à la loi du 12 juillet 1983 et à ses décrets d’application qui fixent les conditions de moralité et de qualification professionnelle pour l’exercice de cette activité.
Pour exercer le métier de Détective, il faut justifier d’une qualification professionnelle (Diplôme universitaire) et offrir des garanties d’honorabilité, de probité et de moralité ainsi qu’un Casier judiciaire vierge de toute condamnation pénale.
Les textes de référence sont : la Loi n° 83-629 du 12 juillet 1983 modifiée par la loi 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure, Titre II, articles 20 et suivants et le décret n°2005-1123 du 6 septembre 2005 relatif à la qualification professionnelle des dirigeants et à l’aptitude professionnelle des salariés des agences de recherches privées, parues au J.O. n°210 du 9 septembre 2005.
Une formation, notamment juridique, est obligatoire pour exercer le métier de détective depuis la loi du 18 mars 2003.
En France, le premier diplôme d'Etat a été instauré en 2006. Il s’agit de la licence professionnelle sécurité des biens et des personnes, option enquêtes privéesdélivrée notamment par l'Université Panthéon Assas Paris II et inscrite (en niveau 2) au Répertoire National des Certifications Professionnelles (R.N.C.P.).
Concomitamment, précisons que les professionnels de l'enquête privée n'ont jamais eu, au cours de leur histoire, d'appellation protégée en France. Aussi, il est tout à fait possible de rencontrer les dénominations suivantes : enquêteur de droit privé, agent privé de recherches, enquêteur d'affaires, enquêteur en assurances, directeur d'enquêtes privées, détective…
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